GooOOD MOOrniiiiING MADURAAAAIII!
Apres une douce nuit de bus gouvernemental, j’arrivai donc à Madurai. Et la, malgré la beauté des temples, je dois dire que je n’ai pas tellement apprécié la ville. Etais-je de mauvaise humeur après avoir passe la nuit a empêcher mes genoux de me rentrer dans la gorge, assis sur un siège en bois, coincé contre une fenêtre, cassée, et qui s’entrouvrait en raison des cahots de la route ? Peut-être. Mais quand même.
D’abord, les auto-rickshaws. Je suis peut-être un peu idéaliste, mais je n’aime pas être pris pour un con. Quand on veut me faire payer 200Rs pour 3 km, j’ai tendance à le prendre mal (ce ne devrait pas être plus de 40 Rs, voire 20Rs a Bombay).
Ensuite les hôtels. Complets, ou chers, ou moches, ou les trois a la fois. Ayant rapidement décidé que je ne passerai pas la nuit ici, je me mettais donc en quête d’un endroit où poser mon sac.
Je demande donc a la gare routière centrale, ou je suis arrivé, s’il y a une consigne : « oui », me répond -on, a la gare routière de Periyar. Pas contrariant, je vais donc a la gare routière de Periyar, m’engueule avec le chauffeur de rickshaw, et me fait dire qu’il n’y a pas de consigne ici, mais qu’il y en a une a l’arrêt bus d’Arapalayam, plus a l’Ouest. Un peu inquiet, je hurle sur un chauffeur de rickshaw et me dirige vers cet arrêt de bus, ou l’on me répond cordialement que la seule consigne en ville se trouve a la gare routière centrale…
La, 6h45 du matin, pas de petit-déjeuner, un lourd sac sur les épaules, j’allume une cigarette…
Je me dirige ensuite vers le stand de chai le plus proche, et commence à taper la discute avec un soi-disant tailleur. Il me propose de m’emmener à son magasin, tout proche du Meenakshi temple, principal raison de ma venue dans cette ville. Il me dit qu’il me fera une copie des vêtements que je porte sur moi (un pyjama blanc et une pauvre Kurta complètement déformée a 100Rs ; je précise que « pyjama » est le nom du pantalon traditionnel porté sous une kurta en Inde du Nord : je ne me balade pas en uniforme de Bonne nuit les petits). Je lui demande si je pourrai laisser mon sac au magasin. Sa réponse, affirmative, emporte le morceau.
Nous marchons donc jusqu’au magasin, qui se trouve, effectivement, juste en face du temple. Je comprends-la que mon ami tailleur n’est pas tailleur pour deux sous, juste un rabatteur, et que tout ce que j’achèterai dans ce magasin sera « taxé » afin de lui payer sa commission. Las, je discute a peine le prix, a peu près raisonnable, je laisse mon sac, et rentre dans le temple peu après le lever du Soleil. J’arrive après 3 minutes dans la cour du Lotus doré, une espèce de cloitre. Je m’allonge entre deux colonnes, pose la tête sur mon petit sac a dos, et « médite » un peu.
Je me réveille, c’est déjà le matin. Un petit-déjeuner plus tard, j’entreprends donc d’explorer ce temple, merveille dravidienne dans le plus pur style d’Inde du Sud. L’affluence est relativement moindre qu’a Tirupathi ,a peine 15 000 pèlerins par jour, ce qui, dans l’immensité du temple (16 hectares, apparemment, soit un carre de 400m de cote), est assez dérisoire. La dévotion des pèlerins est touchante, et l’exploration des méandres du temple se fait dans un silence, et bien, religieux.
Le temple est célèbre pour ses Gopuras, 12 tours pyramidales de plus de 50m de haut, entièrement sculptées et peintes dans un style extravagant…
Les gopuras marquent les 4 entrées, situées aux points cardinaux. A l’intérieur de l’enceinte externe, une seconde enceinte entoure l’espace sacre, qui renferme en son sein plusieurs sanctuaires interdits aux non-hindous. Malgré la présence envahissante des marchands du temple (« quoi, tu n’es pas intéressé par ma collection de gopuras miniatures qui clignotent ?! »), l’endroit est vraiment paisible et très reposant, surtout la cour du lotus dore. Apparemment, l’endroit, qui comporte un bassin en son centre, servait à juger de la qualité de la littérature. Les textes, écrits par les brahmins sur des feuilles de palme, étaient déposés sur l’eau du bassin. Si la feuille de palme flottait, alors le texte était conservé. Cela pose deux questions à mon esprit désespérément rationnel : Un, est-ce qu’une feuille de palme sans littérature flotte ? Deux, comment de tels génies architecturaux en viennent à pondre des âneries pareilles…
Enfin, quelques photos, parmi celle de l'album Tamil Nadu a droite.
Les offrandes se font souvent sous la forme de "beurre" colore et applique sur les statues du temple.
Preparation des offrandes "officielles" (par les pretres) de fleurs
"Quartier" des pretres
Priere dans la cour du Lotus dore
Apres une longue errance dans les couloirs du temples, et comme expliqué, la décision etait prise de ne pas rester dans cette ville. Je pris donc un bus dans l’après-midi pour Coimbatore, ou je passai d’une gare routière a l’autre, afin d’attraper le dernier pour bus pour Ooty, ma prochaine destination. L’arrivée a Ooty fut, je pense, le point culminant de ce voyage, qui aboutit, après plus de 20 mois de pérégrination a travers l’Inde, a mon rejet complet et pseudo-définitif des bus indiens : après plus de 19 heures de bus sur les dernières 24h, j’arrivai en T-shirt a Ooty, 2200m d’altitude, frigorifie, toutes fenêtres ouvertes, du vomi plein le bus (les indiens ne supportent pas les virages…), les jambes et fesses douloureuses…
Ca ne m’empêcherait pas pour autant de prendre un bus pour Mysore le surlendemain… Un conseil qu’on m’a fourni au retour : le Valium est en vente libre en Inde (enfin, sauf à Bombay apparemment), et serait un excellent moyen de rendre les voyages en bus beaucoup plus confortables… Je pense qu’une provision de Valium fera partie de ma trousse de secours lors de mon prochain voyage…